Parler de Bébé : Comment Aborder la Question de la Grossesse avec Votre Partenaire

Si vous sortez avec quelqu'un ou êtes en couple, à un moment donné, la « conversation sur le bébé » pourrait arriver. Cela pourrait être aussi simple et aussi tôt que lors du deuxième rendez-vous : « Tu veux des enfants ? » « Non. Jamais. » « Moi non plus. » « Cool. On commande plus de guacamole ? » Et voilà.

Mais pour beaucoup de couples, cette discussion est plus compliquée et nuancée. Dans cet article, nous écouterons de vrais couples qui ont traversé ces moments – parfois avec plus de facilité que d’autres – ainsi que l’avis de Emma marchand, thérapeute en mariage et famille.

Quand devrais-je parler de l'envie d'avoir des enfants avec mon partenaire ?

Selon Emma, il n’y a pas de moment exact « idéal » pour avoir cette conversation, et cela varie d’une personne à l’autre. « Les gens devraient avoir cette conversation quand ils sentent que c’est le bon moment pour eux. Si une personne sait qu’elle ne fréquente que quelqu’un qui veut absolument des enfants, alors peut-être qu’elle devrait aborder ce sujet avant même de décider de sortir pour un premier rendez-vous. À l’inverse, une autre pourrait préférer attendre que les choses deviennent plus sérieuses avant d’aborder le sujet. Si la question vous trotte dans la tête et que vous sentez que vous devriez en parler, alors c’est probablement le bon moment. »

En ce qui concerne l’idée de parler des enfants avant même le premier rendez-vous, si vous savez que c’est un point non négociable, les applications de rencontre peuvent vous y aider. La plupart d’entre elles permettent aujourd’hui de filtrer uniquement les personnes qui veulent des enfants, qui n’en veulent pas, qui sont ouvertes à l’idée, etc. Si vous utilisez les applications de rencontre comme au moins 45 % de la population, c'est une bonne façon de vous assurer que vous êtes sur la même longueur d’onde dès le départ.

« À mon âge, si nos avis divergent sur l'envie d'avoir des enfants, c'est une impasse », dit Michael, 40 ans.

Quelle est la meilleure façon d’initier la conversation ?

« Mon conseil est d’exprimer que vous avez quelque chose dont vous aimeriez discuter et de demander à votre partenaire si c’est le bon moment, ou de fixer un moment pour en parler plus tard », conseille Emma. Elle recommande également de mettre de côté les téléphones ou toute autre source de distraction. « Idéalement, trouvez un moment où vous êtes tous les deux détendus et connectés. Partagez vos sentiments et soyez vulnérable. »

Il est aussi important de ne pas partir du principe que votre partenaire changera d’avis. Il existe un dicton qui dit : « Quand quelqu’un vous montre qui il est, croyez-le. » Si votre partenaire affirme qu’il veut ou ne veut absolument pas d’enfants, faites-lui confiance. Il pourrait effectivement changer d’avis un jour, mais vous ne pouvez pas compter là-dessus.

Un couple, Sky et John, partage une histoire qui pourrait résonner pour beaucoup. Ils se sont rencontrés à 18 ans. À l’époque, Sky savait qu’elle voulait des enfants, tandis que John affirmait qu’il n’en voulait absolument pas. « J’imaginais qu’avec le temps, cela changerait », dit Sky, ajoutant que son désir fluctua légèrement au fil des ans. Cependant, en vieillissant, la décision de John de ne pas avoir d'enfants s'est solidifiée. « Nous avons eu de nombreuses conversations remplies de larmes au cours de ces 15 ans. » Finalement, ils ont décidé de ne pas avoir d’enfants, et Sky satisfait son « désir de maternité » autrement.

Que faire si l’un de vous veut des enfants et l’autre non ?

« Essayez d’aborder la conversation avec ouverture, honnêteté et curiosité, explorez les sentiments sans chercher des ‘réponses’ définitives », dit Emma. « Soyez honnête et direct sur vos sentiments, et encouragez votre partenaire à faire de même. Si vous ne savez pas exactement ce que vous ressentez, c’est acceptable aussi. »

Pour aider dans cette conversation, Emma recommande le livre The Baby Decision de Merle Bombardieri ainsi que l’épisode de podcast d’Esther Perel, « I Don’t Think I Want Kids But My Partner Might. »

« Comme l’explique Esther Perel dans cet épisode, les questions à poser concernent les expériences de chacun dans leur propre enfance et leur famille ; comment ils ont été élevés ; quels types de messages ils ont intériorisés à propos de l’idée d’avoir et d’élever des enfants ; quelles pressions sont exercées sur eux pour en avoir (familiales, sociales, etc.), comment la vie changerait si des enfants venaient dans la famille, les finances, etc. Pendant un moment, il y aura probablement plus de questions que de réponses, et il est essentiel d’être curieux et sans jugement. Et ce n’est pas seulement une conversation, mais plusieurs ! »

Cela est aussi vrai pour les parents qui ont déjà un ou plusieurs enfants et qui ne sont pas d'accord sur l’idée d’en avoir davantage. Cassidy et son mari Shane savaient tous deux qu'ils voulaient une grande famille dès le début de leur relation. Peu après leur mariage, Cassidy est tombée enceinte de leur premier fils. Puis, elle est tombée enceinte de leur deuxième fils, puis de leur troisième. « Nous étions surpris qu'ils soient tous des garçons », dit Shane. C'est après la naissance du troisième que les désaccords ont commencé.

« Avoir trois enfants était vraiment difficile. Nous étions débordés, c’était incroyablement difficile, et nous n’avions pas d’argent », explique Cassidy. Lorsqu’ils ont enfin eu un peu de répit avec leur troisième qui est entré en maternelle, Cassidy a découvert le plaisir d’avoir du temps pour elle et a commencé à reprendre certaines activités. Mais elle a rapidement ressenti le besoin d’avoir un quatrième enfant.

Shane, de son côté, se sentait déjà sous l’eau avec trois enfants. « Je me souviens avoir pensé que je n’arrivais déjà pas à subvenir aux besoins de la famille financièrement, et qu’avoir un autre enfant ne ferait qu’aggraver les choses. » Dans leur cas, ils ont fini par avoir un quatrième enfant – un autre garçon. « Nous ne voulions pas d'un nombre impair, car l'un se sentirait toujours exclu », dit Cassidy. Mais elle ajoute que gérer quatre enfants est toujours très difficile, même si cela devient plus facile avec l'âge.

Si vous souhaitez tous les deux des enfants, quelles sont les questions importantes à poser ?

Comment aimeriez-vous élever vos enfants, en termes de politique, de religion, etc. ? Pourquoi voulez-vous des enfants ? Quand les voulez-vous ?

« Toutes ces questions sont importantes », dit Emma. Elle ajoute qu’au-delà de poser ces questions, il est essentiel de partager vos sentiments sur ces sujets. « Demandez-vous pourquoi vous ressentez les choses de cette façon. Vous sentez-vous obligé de ressentir un certain sentiment, ou est-ce vraiment ce que vous ressentez ? »

Que faire si vos délais pour avoir des enfants sont diffèrent ?

Aubrey et son partenaire Mathieu se sont rencontrés jeunes. Aubrey savait qu'elle voulait des enfants ; Mathieu était incertain. Avec le temps, il a changé d’avis. Un jour, il a même offert un petit body à Aubrey en disant, « Ce n’est pas encore le moment, mais bientôt. » Trois ans plus tard, Aubrey est tombée enceinte de leur premier enfant.

Différentes attentes sur le moment de fonder une famille peuvent être difficiles à gérer, et nécessitent souvent un compromis. Emma conseille d’aborder ces conversations avec ouverture, curiosité et patience avant de prendre une décision.

Que suggérez-vous pour les couples qui essaient d'avoir un enfant, mais rencontrent des difficultés ?

« Nous avons eu du mal à concevoir et cela a mis notre relation à rude épreuve », dit Jackie. « Il nous a fallu cinq ans, cinq inséminations artificielles, une fausse couche et une FIV pour avoir notre premier enfant. »

Emma explique que c'est une situation difficile pour les couples, souvent accompagnée de sentiments de solitude, de chagrin et de colère. Elle recommande de consulter un thérapeute si possible, ou de trouver du soutien auprès de proches bienveillants.

Si la thérapie n’est pas financièrement accessible, partagez votre expérience avec des amis ou des membres de la famille non-jugeants. « On dit souvent ‘il faut un village’ pour élever des enfants, mais il faut aussi un village pour se sentir soutenu et compris en ces temps difficiles. »

Que faire si une grossesse inattendue survient et que l'un de vous est enthousiaste, mais pas l'autre ?

« Partagez, écoutez, et validez les sentiments de votre partenaire sans jugement. Cela peut être une bonne idée de consulter un thérapeute spécialisé en questions prénatales et parentales. Si vous vous sentez en sécurité, discutez également avec des personnes qui peuvent comprendre votre situation. Vos sentiments sont valides, et il est important de chercher du soutien. »