Du Squirting à la Fermeté : Une Exploration des Mythes Nocifs sur le Vagin

Du Squirting à la Fermeté : Une Exploration des Mythes Nocifs sur le Vagin

Tout le monde avec un vagin connaît la fascination autour de la "fermeté" et du squirting.

Mais nous sommes-nous déjà demandé pourquoi ces qualités suscitent tant d'obsessions ? Nous sommes-nous déjà demandé comment ces attentes ont influencé notre perception de notre propre anatomie ?

Qu’on en soit conscient ou non, les pressions culturelles sur ce qui rend un vagin "désirable" ou "digne" du sexe ont probablement influencé beaucoup d’entre nous au point que la chirurgie esthétique des lèvres vaginales (labiaplastie) a augmenté de plus de 50 % entre 2014 et 2018.

Pour commencer à répondre à ces questions complexes et à comprendre pourquoi notre culture est étrangement attachée aux caractéristiques spécifiques de fermeté et de capacité de squirting, il est important de comprendre notre relation historique avec le plaisir et la sexualité féminine.

La suppression historique du plaisir et de la sexualité féminine

La répression du plaisir sexuel féminin est une réalité qui perdure depuis les débuts de la civilisation occidentale.

Les premières perspectives culturelles sur la "pureté" et la "valeur" d’une femme remontent à la Grèce et à la Rome antiques. Bien que les preuves soient limitées, certains textes et artefacts historiques montrent des récits qui punissent la sexualité féminine. Pour imposer des valeurs culturelles de chasteté, les mythes grecs et romains (comme ceux des Vestales ou de la déesse vierge Artémis) mettaient en avant des idéaux de pureté et de chasteté.

Dans ces sociétés antiques, les attentes sociales exigeaient que les jeunes femmes, surtout celles de haute classe, restent vierges avant le mariage, garantissant ainsi à leurs maris pureté, vertu et fidélité.

Les influences religieuses ont également joué un rôle important dans la restriction de la sexualité féminine. Les doctrines religieuses dépeignaient le sexe, avant tout, comme un moyen de reproduction strictement au sein du mariage. Dans les temps anciens, toute personne qui osait avoir des relations sexuelles avant le mariage pouvait faire face à des conséquences sociales et même physiques graves.

Bien que tant les hommes que les femmes faisaient face à des stigmates pour les relations sexuelles avant le mariage, les femmes étaient confrontées à des conséquences bien plus lourdes. Les normes de genre et les doubles standards de l'époque faisaient peser la plus grande partie de la responsabilité de la "pureté sexuelle" sur les femmes. Si les écarts de conduite sexuelle d'un homme pouvaient être punis, il bénéficiait d’une plus grande indulgence et parfois même de félicitations.

D'un autre côté, la virginité d'une femme était perçue comme une manifestation de sa valeur, plaçant ainsi son agence et ses désirs sexuels sous un regard beaucoup plus sévère et punitif.

Cette attitude est bien représentée dans le célèbre "complexe Madonna-Putain" de Freud, un concept qui divise les femmes en "Madonna" pure et digne d'affection, ou en "Putain" désirable mais rejetée. Ce complexe a largement façonné la culture et renforcé l’idée que, si une femme exprime son désir sexuel, elle est honteuse et indigne d'un engagement sérieux.

Ces attentes culturelles ne sont que quelques exemples parmi tant d'autres qui, au fil de l'histoire, ont façonné la perception de la société sur l'agence sexuelle des femmes et leur droit au plaisir. Une "bonne" femme, digne d'acceptation sociale, de sécurité et d'amour durable, est celle qui cache toute trace de sexualité.

Et parce qu’elle est une vierge sacrée et pure, son vagin doit être "fermé".

Démystifier les mythes autour de la fermeté du vagin

En regardant dans le passé, il est clair que l'innocence sexuelle perçue chez une femme a été valorisée dans la culture occidentale, et la fermeté du vagin a été perçue comme son ultime symbole.

Les premières preuves montrent que les Grecs et Romains anciens utilisaient des remèdes à base de plantes pour tonifier et resserrer les muscles du plancher pelvien.

Aujourd’hui encore, les rumeurs autour de la fermeté du vagin et la pression sur les femmes pour qu'elles maintiennent cette "fermeté" sont profondément ancrées dans notre culture. Les médias, la pression des pairs et le manque d'éducation sont les principaux moteurs de ces mythes, poussant certaines femmes à modifier leur anatomie par la chirurgie ou des "remèdes miracles" comme la tendance des "œufs de jade" de Goop.

Cependant, le vagin ne devient pas plus "large" avec la fréquence des rapports sexuels. Le vagin est un muscle incroyablement adaptable et résistant, conçu pour se détendre et s’élargir lors de l’excitation sexuelle. La "fermeté" ne change qu'avec l'âge et la fin du cycle reproductif—croire que la pénétration pourrait altérer la forme d’un vagin de manière permanente est totalement faux.

Les mythes autour de la fermeté n’ont donc rien à voir avec les femmes et tout à voir avec le malaise de la société face à la complexité et au pouvoir des organes sexuels féminins.

La fétichisation du squirting

Aujourd'hui, la fétichisation du squirting pourrait être liée à son caractère tabou et rare.

Le squirting, une expression naturelle de l'orgasme, est une expérience qui ne touche que 10 % à 54 % des personnes avec un vagin. La majorité des personnes avec un vagin ne sont même pas physiquement capables de squirter, mais cela est devenu une tendance culturelle qui alimente des fantasmes masculins.

La normalisation du squirting est liée à sa représentation dans la pornographie, où le squirting est présenté comme l’apogée de l'orgasme féminin, créant des attentes irréalistes pour toutes les femmes.

Pour être clair : il est irréaliste et même impossible pour la majorité des femmes de vivre cette expérience.

Une meilleure éducation sexuelle serait un bon début

En fin de compte, la fétichisation n'est qu'un fantasme. Le désir que les vagins soient d’une certaine manière est simplement un produit de la relation volatile de la culture occidentale avec la sexualité féminine.

En d’autres termes, cela n’a rien à voir avec vous ou les "qualités" de votre vagin. Il est essentiel pour les femmes de se renseigner sur le passé pour lutter contre la honte et reprendre possession de leur corps.

Chaque vagin est normal et acceptable tel qu'il est. Si quelqu'un dit le contraire, il projette simplement les croyances irrationnelles de sa propre culture.

S’instruire, favoriser une prise de conscience de soi et encourager des compréhensions plus inclusives et nuancées du plaisir et de l'anatomie féminine est une démarche puissante.

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