Réclamer Notre Droit de Manger, avec Marion.
Beaucoup d'entre nous connaissent la joie de savourer des aliments délicieux un pain à la banane moelleux avec des noix et des pépites de chocolat fondantes, une fettuccine Alfredo crémeuse, ou un gelato garni de friandises. Cependant, de nombreuses femmes se voient privées de ces plaisirs en raison d'une fausse rhétorique : celle qui associe la valeur personnelle au poids et impose des restrictions comme norme.
Les troubles de l’alimentation ont le deuxième taux de mortalité le plus élevé de toutes les maladies psychiatriques, juste derrière les addictions aux opiacés. Et ce fléau, qui touche aussi la santé menstruelle et la fertilité, reste souvent invisible.
Sa mission : aider les femmes à renouer avec leur droit inné de se nourrir et d'apprécier la nourriture sans culpabilité. Dans cet entretien avec FLORA, elle partage des clés pour guérir notre relation avec la nourriture.
FLORA : Quel a été votre parcours personnel avec l’alimentation ?
Marion : J’ai toujours eu une bonne relation avec la nourriture jusqu’à mes 16 ans, lorsque la pression sociale pour maigrir a commencé à influencer mon comportement. Je me suis mise à compter les calories, à éviter certains aliments et à me focaliser sur mon apparence. Ce comportement m’a plongée dans des troubles de l’alimentation pendant plusieurs années jusqu'à ce que je décide de guérir et de retrouver un rapport sain avec la nourriture. Aujourd’hui, en tant que diététicienne inclusive et anti-régime, je suis passionnée par l’accompagnement des personnes vers la guérison de leur relation avec la nourriture et leur corps.
Pensez-vous que "l’alimentation intuitive" peut elle-même devenir un trouble ?
Marion : Si vous êtes soutenue par un professionnel de l’alimentation intuitive, cela reste une méthode saine. Mais elle peut être mal interprétée sur les réseaux sociaux, où elle devient parfois une nouvelle série de règles strictes. L’alimentation intuitive vise à faire confiance aux signaux de faim et de satiété du corps, mais certaines personnes peuvent ressentir une culpabilité s’ils n’y répondent pas parfaitement.
Quel est votre avis sur l’orthorexie et les comportements alimentaires soi-disant "sains" mais déviants ?
Marion : Beaucoup de comportements jugés "sains" ne le sont pas vraiment. Le fait de surveiller religieusement ses calories, de refuser tous les aliments "non-sains" ou de manifester une volonté de fer face à la nourriture peut en réalité indiquer une lutte avec des troubles de l’alimentation. L'orthorexie obsession pour la nourriture "saine" est en augmentation, car la société valorise ces comportements. Ce trouble a de lourdes conséquences physiques et psychologiques, même si extérieurement, la personne peut sembler en bonne santé.
Comment décririez-vous une relation saine avec la nourriture ?
Marion : Une relation saine repose sur la compassion, la paix et la confiance. Elle est dépourvue de culpabilité et de honte, et vous permet de choisir des aliments qui vous font du bien, sans stress. Une personne ayant une relation saine avec la nourriture ne passe qu’un faible pourcentage de la journée à y penser et ses pensées sont neutres ou positives.
Quels sont les signes d’une relation malsaine avec la nourriture ?
Marion : Certains signes incluent le fait de penser à la nourriture ou à son corps une grande partie de la journée, de ressentir de la culpabilité autour de ses choix alimentaires, d'éviter les événements sociaux impliquant de la nourriture, de passer d'un régime à l'autre et d'être obsédée par son poids ou son apparence.
Pour celles qui commencent ce chemin vers la guérison, quels conseils donneriez-vous ?
Marion : Passez moins de temps sur les réseaux sociaux et créez un flux qui ne vous fait pas vous sentir mal dans votre corps. Dites adieu aux vêtements qui ne vous vont plus et entourez-vous de soutien professionnel, même si ce n’est pas fréquent. Parlez-vous avec la même bienveillance que vous accorderiez à quelqu'un que vous aimez.
Quelle est la croyance principale que nous devons déconstruire pour trouver la paix avec la nourriture et notre image corporelle ?
Marion : L'idée que notre valeur personnelle est liée à la taille de notre corps. Notre société nous fait croire que notre plus petit corps est notre meilleur corps. Mais votre poids peut fluctuer, alors que votre valeur reste inchangée.
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