Métaux Toxiques dans les Tampons : Ce que l'on Sait Vraiment

Récemment, une étude a été publiée révélant la présence de divers métaux, y compris certains toxiques, dans de nombreuses marques de tampons populaires. Depuis, les médias s’en sont emparés, lançant des titres alarmants du style : « Des Métaux Toxiques dans les Tampons » ou « Les Tampons Contiennent de l’Arsenic ».

Mais avant de se laisser envahir par la panique, il est important de comprendre ce que cette étude signifie vraiment. Examinons les faits tels qu'ils sont établis aujourd'hui, sans céder à la peur exagérée.

Les tampons contiennent-ils des substances nocives ?

En bref, oui.

L'étude, récemment parue dans Environment International, a analysé 30 tampons issus de 14 marques différentes, afin de mesurer les niveaux de divers métaux comme l'arsenic, le cadmium et le plomb. Résultat ? Des niveaux mesurables de ces métaux toxiques ont été détectés dans toutes les catégories de tampons testées, avec des variations selon la provenance et le type de tampon.

Quels tampons sont les moins toxiques ?

Malheureusement, l'étude ne révèle pas les marques spécifiques. Toutefois, les tampons non bio présentaient des niveaux de plomb plus élevés, tandis que les tampons bio affichaient des niveaux d’arsenic plus importants. Ceux achetés au Royaume-Uni et en Europe contenaient moins de cadmium et de plomb que ceux acquis aux États-Unis.

Que signifient réellement ces résultats ?

Doit-on se débarrasser de ses tampons ? Certains experts recommandent de ne pas s’affoler. La gynécologue Dr. Isabelle Lemoine, par exemple, analyse les conclusions de l’étude en se concentrant sur les trois principaux métaux toxiques : l'arsenic, le cadmium et le plomb.

Voici les niveaux moyens et maximums trouvés dans l’étude :

• Arsenic : Moyenne : 2,56 ng, Maximum : 14,1 ng
• Cadmium : Moyenne : 6,74 ng, Maximum : 56,1 ng
• Plomb : Moyenne : 120 ng, Maximum : 468 ng

Dr. Lemoine souligne que ces niveaux restent bien inférieurs aux quantités de métaux lourds que l’on pourrait retrouver dans certains aliments et boissons.

Quels sont les seuils de métaux lourds acceptables dans les aliments ?

Les métaux lourds étant naturellement présents dans l'environnement, ils se retrouvent dans le sol, l’eau, l’air et, par extension, dans nos aliments. Voyons quelques valeurs de référence basées sur la Proposition 65 de la Californie :

• Arsenic : Pas de risque significatif à 10 000 ng par jour
• Plomb : Limite de 500 ng par jour
• Cadmium : Limite de 4 100 ng par jour

Ainsi, même les quantités maximales retrouvées dans les tampons restent largement en dessous de ces seuils pour l'arsenic et le cadmium, et comparables aux normes pour le plomb.

Les tampons transmettent-ils ces métaux dans le corps ?

L'étude ne détermine pas si ces métaux pénètrent dans le corps via les tampons. Les tampons ont été exposés à de l’acide nitrique à 365 °F pendant une heure dans le cadre de cette recherche, un environnement très différent de celui du corps humain.

Que faire maintenant ?

Bien que cette étude révèle la présence de métaux dans les tampons, leur impact sur la santé reste à clarifier. En attendant que les régulateurs s’attaquent à cette question, voici quelques conseils :

• Choisissez des produits sans plastique, parfums, ni colorants.
• Les produits contenant moins d’ingrédients ont souvent moins de substances chimiques.
• Les tampons bio ne sont pas nécessairement plus sûrs que les tampons classiques concernant les métaux lourds.
• Si vous êtes inquiète, envisagez d’utiliser une coupe menstruelle, des serviettes hygiéniques, ou des sous-vêtements menstruels.
• Les coupes et sous-vêtements menstruels réduisent les déchets et éliminent les risques de Syndrome du Choc Toxique associés aux tampons.

Et pour celles qui souhaitent une méthode plus symbolique, brûler vos tampons lors d'une cérémonie de pleine lune reste toujours une option !

En gardant ces informations à l'esprit, vous pouvez faire des choix éclairés pour votre santé menstruelle.