Quand Vos Règles Impactent Votre Santé Mentale : Une Exploration du TDPM
"Ce n'est pas rationnel. Je devrais être heureuse. Quelque chose ne va pas chez moi."
"Je deviens… complètement différente."
"J'ai l'impression que mes amitiés en pâtissent."
"Je ne savais pas qu’on n’était pas censé vouloir mourir chaque mois en ayant ses règles."
Ce sont des mots de femmes du monde entier diagnostiquées avec un trouble dysphorique prémenstruel, ou TDPM. Si ces sentiments vous semblent familiers, sachez que vous n'êtes absolument pas seule. Ce trouble sévère est caractérisé par des sautes d'humeur intenses et une irritabilité débilitante. Pourtant, il reste largement sous-diagnostiqué et stigmatisé, alors qu'il concerne 31 millions de femmes dans le monde. Il est grand temps de briser le silence autour de ce sujet.
Avant de vous lancer dans une recherche en ligne, voici ce que nous savons à propos du trouble dysphorique prémenstruel.
Le TDPM est-il un trouble de santé mentale ?
La réponse est un "oui" sans réserve, bien qu'il y ait plus. Bien que le TDPM soit répertorié depuis 2013 dans le DSM-5 (Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux) comme un trouble dépressif, des recherches plus récentes montrent qu’il pourrait être bien plus que cela. Une méta-étude publiée dans BMC Women’s Health a révélé d'importantes différences neurobiologiques et génétiques chez les femmes atteintes de TDPM, ce qui en fait aussi une maladie biologique. En 2019, l'Organisation mondiale de la santé a d’ailleurs classé le TDPM dans son Classification internationale des maladies comme un trouble génito-urinaire.
Comment savoir si j’ai le TDPM ?
Comme tous les troubles de santé, le TDPM se manifeste différemment d'une personne à l'autre. Cependant, le trait le plus commun parmi celles qui en souffrent ? Ses effets dévastateurs sur la santé mentale.
En plus de symptômes menstruels habituels comme les ballonnements ou les crampes, les symptômes les plus courants du TDPM incluent :
- Sautes d'humeur intenses
- Dépression ou sentiment de désespoir
- Pensées suicidaires
- Colère intense et conflits avec les autres
- Irritabilité accrue et anxiété
- Désintérêt pour les activités quotidiennes
- Difficulté de concentration
- Paranoïa
- Sentiment de perte de contrôle
Si ces symptômes vous semblent familiers, il est temps de consulter un médecin. Se sentir hors de contrôle ou suicidaire chaque mois n’est pas normal, et ce n’est certainement pas votre faute.
Pourquoi le TDPM est-il si peu connu ?
La réponse est malheureusement simple : on n'en parle pas assez.
La méta-étude de BMC Women’s Health a démontré une "connaissance et une compréhension limitées" du TDPM au sein de la communauté médicale. En conséquence, selon la National Library of Medicine, près de 90 % des femmes atteintes de TDPM ne sont pas diagnostiquées, et plus de 25 % des femmes diagnostiquées avec ce trouble ont initialement reçu un autre diagnostic.
Jusqu'à récemment, certains professionnels de la santé pensaient que le TDPM n'existait même pas, le classant plutôt comme une forme de dépression ou d'anxiété. Pire encore, en 2015, des voix tentaient encore d'affirmer que le TDPM était une construction sociale.
Les idées reçues n’aident en rien non plus : la croyance que les règles sont censées être "extrêmement douloureuses et rendre les femmes folles" alimente les incompréhensions, y compris chez les professionnels de santé.
Pourquoi est-il essentiel de parler davantage du TDPM ?
De nombreuses femmes qui vivent avec le TDPM rapportent un sentiment de profonde solitude, ce qui n'est pas étonnant. Ignorer ce qui se passe dans votre corps et vos émotions peut être extrêmement isolant.
Imaginez : si personne autour de vous, y compris vous-même, ne comprend votre trouble, il est facile de croire qu’il y a un problème fondamental avec votre personnalité. Sans traitement, ce trouble peut mener à l'hospitalisation, à une détresse psychologique et au suicide. C’est une urgence.
Comment gérer le TDPM — pour vous-même et pour les autres
Si vous pensez être atteinte de TDPM, la première étape est d’en parler à votre médecin pour élaborer un plan de traitement. Expliquez-lui pourquoi vous pensez avoir le TDPM et envisagez de consigner vos symptômes chaque jour de votre cycle pour des preuves supplémentaires. Votre médecin pourrait vous suggérer un traitement incluant des antidépresseurs comme les ISRS, une thérapie hormonale, la thérapie cognitivo-comportementale, ou des ajustements de mode de vie.
La deuxième étape ? Parlez-en. Faites savoir à votre entourage ce que vous traversez afin qu'ils puissent vous soutenir. Expliquez à vos amis le TDPM, pour qu’ils puissent comprendre comment être présents pendant les moments difficiles. Partagez aussi cette information avec votre supérieur au travail, au cas où vous auriez besoin d’un jour de repos chaque mois.
Enfin, armez-vous d’informations. Plongez-vous dans la documentation sur le TDPM pour bien comprendre votre trouble. En connaissant mieux votre condition, vous serez moins encline à vous en vouloir. Et c’est une victoire pour tout le monde.
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